Noa Khamallah : La mobilité urbaine à un point de basculement

Noa Khamallah : La mobilité urbaine à un point de basculement

Alors que les villes du monde entier sont de plus en plus encombrées et polluées, de nouveaux modèles commerciaux et de nouvelles technologies apparaissent pour relever le défi de la mobilité urbaine. Noa Khamallah de Charge parle des défis existants.

Assurer ce rite fondamental de la vie urbaine : se déplacer

Les villes bougent. Les gens se pressent d’un coin à l’autre, les voitures et les camions roulent sur les routes, tandis que les vélos et les scooters se bousculent.

Mais parfois, ce mouvement s’essouffle, et avec lui le dynamisme qui est la marque des grandes villes. Les niveaux de smog malsains et les embouteillages, avec leur cortège de klaxons et de cris, sont des irritations habituelles de la vie urbaine, et les choses pourraient empirer. Les villes du monde entier sont confrontées à une série de défis urgents lorsqu’il s’agit de garantir ce rite fondamental de la vie urbaine : se déplacer.

D’ici 2030, 60 % de la population mondiale vivra dans des villes, contre environ 50 % aujourd’hui. Au cours de la même période, plus de deux milliards de personnes devraient entrer dans la classe moyenne, la majorité d’entre elles vivant dans les villes des marchés émergents, notamment en Chine. Selon Noa Khamallah, le nombre de mégapoles de plus de dix millions d’habitants va continuer à augmenter.

Le défi pour les infrastructures urbaines selon Noa Khamallah

De nombreuses personnes entrant dans la classe moyenne mondiale voudront acheter une voiture : les ventes d’automobiles devraient passer d’environ 70 millions par an en 2010 à 125 millions en 2025, dont plus de la moitié dans les villes. Certains analystes automobiles sont allés jusqu’à prédire que, sur la trajectoire actuelle, le parc automobile mondial, qui compte aujourd’hui 1,2 milliard de véhicules, pourrait doubler d’ici à 20302.

L’infrastructure urbaine existante ne peut pas supporter une telle augmentation du nombre de véhicules sur la route. Les embouteillages sont déjà presque insupportables dans de nombreuses villes et peuvent coûter jusqu’à 2 à 4 % du PIB national, en termes de perte de temps, de gaspillage de carburant et d’augmentation du coût des activités commerciales. Les transports créent des émissions de gaz à effet de serre ; le smog pose de graves problèmes de santé publique. L’Organisation mondiale de la santé a estimé en 2014 que sept millions de décès prématurés sont imputables à la pollution de l’air.

Cependant, l’avenir de la mobilité urbaine n’a pas à se dérouler de cette manière

« La résolution du défi de la mobilité urbaine nécessitera des actions audacieuses et coordonnées de la part des secteurs privé et public » souligne Noa Khamallah. Les progrès technologiques et la commercialisation, le financement, les politiques intelligentes et l’innovation dans les modèles d’entreprise seront nécessaires pour réaliser des améliorations de la productivité tout en créant des environnements plus durables dans nos villes. Nous sommes convaincus que cela aidera le monde à éviter un avenir de blocage mondial. On constate déjà un mouvement vers de nouveaux services « multimodaux » – ceux qui facilitent les déplacements combinant la marche, la voiture, le bus, le vélo et le train – ainsi que vers des services de transport partagé.

Si bon nombre des technologies et des modèles commerciaux que nous mettons en évidence sont introduits dans les pays plus riches, ces tendances sont également pertinentes pour les économies émergentes. Des villes comme Pékin, Jakarta et Moscou souffrent déjà d’une congestion écrasante ; elles pourraient dépasser les paradigmes de transport en commun établis aux XIXe et XXe siècles en adoptant de nouvelles technologies, un nouvel urbanisme et de nouveaux modèles commerciaux.

La vitesse et l’ampleur de la transformation de la mobilité seront différentes. Dans ce rapport, nous présentons un cadre qui décrit l’évolution de la mobilité urbaine. Nous mettons également en évidence un ensemble d’archétypes urbains, définis par la densité de population et la maturité des transports en commun ; on peut s’attendre à ce que chaque archétype emprunte une voie différente vers la mobilité. Notre analyse suggère qu’une révolution de la mobilité est en marche dans une grande partie du monde. En conséquence, nous prévoyons d’importantes améliorations de la qualité de vie des citadins.
Bienvenue dans la révolution de la mobilité urbaine.

Aslsnet

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